Une cage pour mes lapins ?

Le lapin étant un animal actif, la cage est à bannir totalement, car il ne peut pas y courir et sauter à sa guise. Même parmi les plus grandes cages que l’on puisse trouver, aucune n’est assez grande pour répondre aux besoins du lapin et ce, même si c’est pour “seulement” quelques heures par jour, car cela nuit très fortement à la santé mentale et physique du lapin.

Le lapin sauvage fait ses besoins à l’extérieur lors de ses sorties, généralement de manière groupée à un endroit défini avec les autres membres de la garenne, appelé latrine, ou bien dispersée de façon à marquer leur territoire*¹. Cela va de même pour un lapin domestique vivant dans un appartement ou une maison, il ne va pas faire ses besoins partout dans le logement (hors problèmes de santé, de mal être et/ou de marquages de territoire), mais dans un bac à litière qui lui sera dédié et entretenu.

Pour leur bien-être, les lapins de notre association sont habitués à vivre en totale liberté dans le logement de nos familles d’accueil, ou en semi-liberté avec un enclos de 3.4m² minimum pour un ou deux lapins maximum (comme le stipule la loi Suisse*²) et au grand minimum 4h de sorties en totale liberté dans le logement par jour. L’idéal étant la liberté totale.

La vie en cage, même partielle, cause de graves problèmes physiques et mentaux chez les lapins, ceux-ci étant inévitables et scientifiquement prouvés*³ avec des conditions de vie comme celles-ci, tel que :

– La stéréotypie;
– L’agressivité;
– Se casser une dent, voire s’arracher la mâchoire en rongeant et tirant les barreaux;
– Les occlusions intestinales de boules de poils dû à un toilettage intensif;
– Les conflits entre lapins dû à un espace trop étroit, pouvant survenir même après des années de cohabitation, jusqu’à une bagarre à mort;
– La pododermatite, ou maux de pattes;
– La pasteurellose;
– L’amincissement osseux;
– L’affaiblissement des muscles;
– Les maladies mortelles comme la VHD et la Myxomatose, la litière attirant certains insectes pouvant être porteur de ces virus, comme les mouches;
– Les cystites et formation de calculs urinaires, le lapin ayant tendance à se retenir d’uriner le plus longtemps possible lorsqu’il est confiné*
;
– Des problèmes respiratoires causant une présence d’apnée préopératoire;
– Une instabilité cardiaque lors d’une anesthésie;
– Des problèmes digestifs, comme les arrêts de transit;
– La prise ou perte de poids;
– La boulimie ou appétit fluctuant,
– Des éternuements (cause.s non prouvée.s).

Cette liste est non exhaustive.

Jusqu’à aujourd’hui, absolument tout les lapins vivant dans ces conditions ayant été pris en charge par notre association, présentaient au moins l’une de ces conséquences.

Pour pouvoir laisser un lapin en liberté chez soi, il faut bien évidemment prévoir de sécuriser le logement au préalable, avec par exemple des gaines électriques pour les câbles et des grilles modulables pour bloquer certains accès.

Dans l’enclos ou le “coin à lapin” de vos lapins, il doit y avoir tout le nécessaire pour leurs besoins et leur bien-être, sans que leur coin dédié soit surchargé. Les lapins doivent pouvoir courir et sauter sans que leurs affaires ne les gênent. Il faut leur installer :

– Un bac à litière suffisamment grand pour que deux lapins puissent y aller en même temps;
– Un contenant à foin;
– Une gamelle d’eau;
– Une cabane suffisamment grande pour deux lapins;
– Des jeux comme des balles à friandises, des tunnels, des tapis de fouille, des bacs à creuser, des cartons etc.

Attention, ces produits ne sont pas adaptés :

– Les bacs à litière d’angle : beaucoup trop petits;
– Les boules à foin : étranglements et pendaisons possibles;
– Les biberons : ne respectent pas la position naturelle du lapin qui boit, des problèmes de santé s’en suivent tel que l’arthrose au niveau des cervicales. Ils ne sont également pas hygiéniques, et empêchent le lapin de boire à sa soif à cause du système d’écoulement à bille, donc déshydratation constante;
– Les cabanes en bois assemblées avec des clous : le lapin peut en ingérer ou se blesser;
– Les balles en osier : étranglements possibles;
– Les tapis rafraîchissant : le produit à l’intérieur gardant le tapis frais est toxique, le lapin peut s’empoisonner en rongeant le tapis.

Nous espérons que ces informations apportées dans l’optique d’une amélioration des conditions de vie des lapins, trop souvent victimes de clichés et d’idées reçues perpétuées par le spécisme et les anciennes habitudes d’entretien du lapin, seront prises en compte.
Cet article a été rédigé par les responsables du pôle NAC de l’association Nine Lives Paris, en se basant sur nos expériences, nos observations, des témoignages de vétérinaires spécialisés NACs et des études scientifiques.